et bientôt les engrais verts
le 13 Octobre 2011
à l’Orangerie du Château
le 13 Octobre 2011
à l’Orangerie du Château
Bistrot scientifique au Cébron
Le paillage pour nos jardins : pourquoi pailler "vert" ?
Participer à l’amélioration de la qualité de l’environnement
samedi 14 mai 2005
par Paul Moreau
Association Terra Botanica
Cette technique présente de nombreux avantages pour préserver la qualité de notre environnement surtout lorsqu’on utilise pour cela des déchets verts ! Paul Moreau de l’association Terra Botanica (Thouars-79) nous explique tout sur le sujet.
Redécouvrir le geste
Pailler était très certainement plus habituel voire systématique autrefois. Pratique abandonnée, oubliée ou négligée, elle reste utilisée et maîtrisée par des professionnels de la culture et en particulier un groupe de réflexion dont fait partie Paul Moreau. Le but du bistrot scientifique et de ces pages est de poser une réflexion sur cette pratique en y apportant des éléments techniques.
L’étonnant paillage plastique
"Les végétaux ne poussent pas sur du plastique" se plait à répéter Paul Moreau !
Cette forme de paillage a été mise en place dans un but d’économie d’eau. D’abord proposée sous forme de film plastique uniforme, ce paillage a connu une évolution proposée par Dominique Saultner à Angers : la bâche verte tissée qui laisse pénétrer l’eau et respirer la terre.
Cette technique est encore très utilisée dans la constitution de massifs pour des ronds points, des aménagements urbains (parfois pas à bon escient car certains végétaux ornementaux couvrent rapidement la surface à aménager en ne laissant aucune implantation possible pour d’autres). Regardez bien, vous verrez ces toiles vertes partout ! Mais depuis les années 90, sur des chantiers de débâchages, il a été observé qu’il n’y avait plus de terre sous ces bâches : plus de lombrics, plus d’insectes, quelques souris et une odeur nauséabonde. Ces plastiques, à long terme, asphyxient la terre. Ils seraient pertinents les premières années lors de la croissance du végétal mais imposeraient d’être retirés au bout de quelques temps lorsque le couvert végétal est suffisamment dense pour limiter la pousse de végétaux indésirables. Ce travail -quand il est réalisé…- est pénible pour les opérateurs et génère des déchets plastiques souillés. Les laver serait possible mais il est à noter que par essence le paillage et en particulier plastique s’inscrit dans une logique d’économie d’eau. D’où impasse…
Au détour des mots
Pourquoi parler de paillage quand la technique ne concerne ni paille, ni semblant de paille ? Le terme anglophone est "mulching" qui se traduirait par "couverture". Cette traduction serait plutôt pertinente dans la mesure où elle traduit plutôt l’objectif que le moyen. Mais dans l’évitement de l’anglicisme et certainement par le poids de l’habitude, la technique reste et demeure nommée "paillage".
Les multiples avantages du paillage… et plus particulièrement naturel
garde l’eau (en évitant la concurrence des mauvaises herbes) ;
maintient une couche d’air isolante (contre le chaud ou le froid) - paillage foncé sur des terres qui ont du mal à se réchauffer ;
préserve la vie microbienne ;
évite l’utilisation de pesticide ;
assure un périmètre de protection de l’arbre ou du végétal ;
protège contre le tassement de la terre ;
protège les fruits et légumes qui poussent à ras le sol ;
permet la réduction de déchets verts apportés en déchèterie ;
apporte de la matière organique ;
esthétique ;
et vous ? En voyez vous d’autres ?…
En arboriculture, le paillage est un atout déterminant pour la croissance des végétaux sur les premières années (le paillage plastique devançant de loin la paille) mais au bout de cinq ans, on s’aperçoit que les végétaux avec ou sans paillage ont tous la même taille !
Protéger l’environnement
En ces temps de "surveillance de nos ressources en eau", au moment où l’on ne sait plus quoi penser des pesticides, et fait nouveau quand nos déchèteries croulent sous les déchets verts, le paillage semble une option intéressante à creuser !