Attention à ne pas les confondre avec les espèces nuisibles. Celles-ci sont plus néfastes. « Les espèces exotiques envahissantes ont un impact sur l’environnement, des conséquences sur la santé humaine et participent à la perte de la biodiversité », définit Benjamin Audebaud, technicien de rivière qui tente d’améliorer la qualité des cours d’eau entre autres par la lutte contre ces espèces.
Parmi la flore, la jussie, une plante à fleurs jaunes originaire d’Amérique du Sud, s’est acclimatée dans les eaux stagnantes de notre secteur. « Son introduction part de rien. Les gens en achètent pour fleurir leurs jardins. Avec le vent, un oiseau ou un animal, elle se retrouve dans un étang ou un marais et pousse. » L’arrachage s’effectue deux fois par an, en fin de printemps et d’été. En 2019, 26 tonnes de jussie ont été arrachées sur 32 km de cours d’eau par un prestataire. 12.000 € sont déboursés par an contre cette plante. Élodée dense, renouée du Japon, ragondin… Dans certaines rivières du bassin, les promeneurs peuvent apercevoir au fond de longs filaments d’élodée dense. « À ces endroits, l’eau est transparente. En réalité, cette plante obstrue le cours d’eau. Ce qui se trouve en dessous ne capte pas la lumière du soleil. Les quantités sont astronomiques. Nous ne pouvons rien faire. »
Quant à la renouée du Japon, « elle pousse très vite et partout : au bord d’une rivière, en ville, dans le jardin de particuliers… Et elle prend vite de la place ». En revanche, cette plante est présente à peu d’endroits. Les techniciens de rivière essaient de la contenir en l’arrachant.
Plus difficile d’arracher les espèces animales. Le ragondin et le rat musqué, originaires d’Amérique du Nord, ont été introduits en France dans des élevages afin de produire des fourrures au 19e et au 20e siècle. Certains ont colonisé les rivières, notamment dans le Bocage. Ils détériorent les berges, causent des dégâts dans les cultures, transmettent la leptospirose et dérèglent la chaîne alimentaire.
« Nous confions la prestation à la Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles (Fredon 79). Des pièges et des appâts sont posés dans tout le territoire. Le matériel est mis à disposition des particuliers. C’est gratuit. Il suffit de déclarer le piège en mairie et de tenir un carnet pour les statistiques », présente Benjamin Audebaud. 15.000 € par an sont investis pour éradiquer ces deux espèces des cours d’eau bocains. Enfin, le frelon asiatique, arrivé dans les Deux-Sèvres en 2008, n’est plus à présenter.
Plus d’information sur ce site et auprès de Fredon 79 au 05.49.77.16.55.