Depuis le mois de juillet 2020, Baptiste Trény est devenu promoteur de biodiversité. Son objectif est d’inciter les collectivités à planter des forêts sur des terrains communaux en friche. Un projet entièrement gratuit pour les communes.
Les zones de biodiversité, le Niortais Baptiste Trény pourrait en parler des heures durant. Âgé de 37 ans, cet ancien cadre a quitté la MAIF en mars 2020, pour créer quatre mois plus tard le projet d’une vie.
Lorsqu’on lui demande quel est son nouveau métier, il répond avec un sourire créateur de forêt. Il passe par ce qui se voit, l’arbre, pour préserver ce qui ne se voit pas. Plus concrètement, il crée des zones de biodiversité sur les terrains communaux en friche. J’ai rencontré les représentants des communes de Saint-Martin de Saint-Maixent, Ardin, Frontenay-Rohan-Rohan et Niort en Deux-Sèvres mais également celle de Landrais (17). Je leur propose de leur créer un projet, de le concevoir et de le financer explique ce porteur de projet qui ne demande pas un euro à la collectivité et qui s’engage à ce que les communes restent propriétaires des terrains. Pour moi, cela a du sens d’aller reboiser une parcelle qui appartient à tout le monde.
Les arbres plantés ne seront pas coupés
Il ne demande qu’une seule contrepartie engageante aux communes. Je veux être transparent. Je les sollicite pour bloquer juridiquement ces terrains pendant très longtemps, ça peut aller jusqu’à 99 ans, pour qu’ils restent voués à la préservation de la biodiversité. Les arbres plantés ne seront donc pas coupés. C’est essentiel pour moi ajoute Baptiste Trény, agacé par la disparition en 30 ans de 75 % des insectes volants. Chiffres à l’appui, il regrette également que l’on ait perdu 30 % de nos chauves-souris en 15 ans. Ça me fait froid dans le dos. C’est primordial pour moi d’expliquer aux gens que la biodiversité est essentielle pour nous et qu’il faut la préserver.
Il recherche donc des terrains d’une superficie comprise entre 5 000 m² et deux hectares et ne cache pas sa préférence de créer trois projets de 2 hectares au lieu d’un seul de 6 hectares. Cela me permettra de raconter trois fois plus d’histoires aux écoliers qui viendront sur le site.
Baptiste Trény, qui s’identifie à un promoteur de biodiversité », travaille en relation avec un écosystème de compétences territoriales et environnementales (associations, lycées horticoles et agricoles, etc.) Quant aux financements des projets, ils reposeront sur des fonds privés. Dix entreprises deux-sévriennes, mais également une en Charente-Maritime, une en Loire-Atlantique, une en Maine-et-Loire et une dans les Bouches-du-Rhône sont prêtes à payer pour avoir leur nom sur une forêt composée d’arbres aux essences multiples pour attirer des insectes et oiseaux différents dit-il.
En plus du premier projet de 2 ha sur Plaine d’Argenson (79) où 35 essences d’arbres sont prévues, un projet de 1,6 ha devrait suivre à Frontenay- Rohan-Rohan (79) à la place de l’ancienne déchèterie. La municipalité envisagerait même à terme de planter une haie sur le chemin reliant la commune au projet de forêt. C’est une bonne nouvelle et cela s’inscrit vraiment dans une démarche de continuité écologique se réjouit Baptiste Trény. Son projet, qui va permettre de reconnecter les gens à la nature, trouve également un écho favorable en Charente-Maritime où la commune de Landrais (17) souhaite mettre à sa disposition une parcelle d’1ha. À 5 € le m² de forêt, Baptiste Trény est heureux que son projet soit accessible à tous les budgets » et ne se lasse pas de rendre sa passion contagieuse.
Proche de la nature
Baptiste Trény a commencé sa carrière professionnelle comme agent immobilier à Niort. Un poste qu’il a occupé pendant six ans, avant de rentrer à la MAIF où il a pendant sept ans travaillé dans la gestion de patrimoine. J’étais responsable de deux services et d’une vingtaine de personnes. Proche de la nature et attaché à la ruralité, Baptiste Trény, natif d’une petite commune de Charente-Maritime, a souhaité mettre en place des choses pour l’environnement. D’où sa décision de quitter la MAIF, sûrement la plus belle entreprise de Niort. Sans dévaloriser le métier que je faisais, quand j’étais derrière mon ordinateur et que je voyais une gelée blanche, je n’avais qu’une idée : aller dehors.
Aujourd’hui, il a concrétisé son rêve et touche du bois pour le prolonger le plus longtemps possible.