À Saint-Jean-de-Thouars, le verger de variétés anciennes vient de prendre racine : vendredi, l’association des Croqueurs de pommes est venue greffer leurs échantillons.
Ça y est, cinquante arbres fruitiers de variétés anciennes sont implantés à Saint-Jean-de-Thouars, au Clos de l’abbaye. Roger Biardeau et Christian Rabin, de l’association Les Croqueurs de pommes, sont venus ce vendredi 19 mars 2021 greffer les branches qu’ils ont apportées de leur réserve. Dans notre verger conservatoire à Secondigny, nous avons 118 variétés de pommiers ! La sélection a été difficile, avoue Roger Biardeau. Au final, douze pommiers, onze poiriers, onze pruniers, sept amandiers, six cerisiers, trois cognassiers et un noyer ont été greffés.
Ce sont des espèces qui ne sont plus cultivées aujourd’hui, et que l’association des Croqueurs de pommes vise à préserver, raconte le bénévole. Nous les récupérons dans les buissons ou lorsque des habitants nous appellent pour prélever et conserver une bouture. Des personnes de l’association sont chargées d’identifier l’espèce à partir des fruits et des feuilles de l’arbre. S’ils ne connaissent pas, il nous arrive d’envoyer des échantillons se faire analyser.
Des espèces plus résistantes
André Béville, maire de Saint-Jean-de-Thouars, et son premier adjoint Joël Mignet, ont consulté les Croqueurs de pommes et les ont associés au projet, pour profiter de leur expertise en variétés anciennes. Notre commune est labellisée « Zéro phytosanitaire » depuis des années, nous n’utilisons aucun traitement sur les plantes, souligne le maire. Alors nous nous sommes tournés vers des espèces robustes, comme ces variétés anciennes, ajoute Joël Mignet, également membre de l’association Sauvegarde du patrimoine, à l’initiative du verger. Ça n’empêche pas de les entretenir et les traiter avec des produits naturels comme la bouillie bordelaise, avertit Roger Biardeau. D’ailleurs, le paillage au pied des arbres a été réalisé à partir de l’élagage des platanes du clos.
Parmi 700 idées et 193 projets déposés en Deux-Sèvres et soumis au vote des habitants, celui d’implanter un verger d’espèces anciennes dans ce parc de Saint-Jean-de-Thouars a été élu parmi les 80 finalistes. Son coût total de 10 000 € est donc financé par le Département à hauteur de 80 %. C’est un des premiers à se concrétiser, se félicite Esther Mahiet-Lucas, conseillère départementale.
Un verger ouvert aux habitants
Le verger sera ouvert à tous, les habitants pourront venir cueillir les fruits, et seront invités à partager des idées de recettes et de confitures avec l’association Sauvegarde du patrimoine, développe André Béville. Des ateliers de taille des arbres seront organisés, et les groupes scolaires sont invités à venir faire des activités. Depuis l’ouverture du Clos de l’abbaye à l’été 2020, des vins d’honneur ont déjà été organisés sur place, et le maire n’exclut pas de le mettre à disposition pour des mariages par exemple. D’ici le mois de juin, nous allons créer d’autres cheminements qui permettront de faire le tour du parc, et créer d’autres ouvertures pour accéder au Clos de la rue, annonce le maire. Une table explicative décrira les différentes espèces, et des tables et bancs seront à disposition des promeneurs.
Sur ce terrain de 3,5 hectares acheté par la commune en 2015, la restauration du lavoir est en cours, et d’autres projets à long terme sont toujours envisagés, comme la création d’un théâtre de verdure et l’implantation de plante mellifères, en vue de l’aménagement de ruches. En bas, la zone humide ne sera pas touchée mais seulement préservée, c’est pourquoi elle est en éco-pâturage : quelques chèvres y sont installées depuis septembre 2020, précise l’édile.
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