C’est une tendance de fond nationale depuis le premier confinement qu’on observe aussi dans l’Indre : nous avons capté de nouveaux clients, plus jeunes, confie Richard Gautier, gérant du Jardiland de Cap-Sud, à Saint-Maur. Les profils de jardiniers « classiques » (« plutôt connaisseurs, dans la tranche d’âge au-delà de 50 ans ») sont ainsi de plus en plus rejoints, entre les rayons, par une clientèle « entre 25 et 45 ans », qui « privilégie les achats coup de cœur à la partie technique ».
Patrick Bertrand, de la Graineterie du même nom, à Buzançais, voit quant à lui « de plus en plus de jeunes couples avec des enfants en bas âge ».
La raison de cet engouement ? Outre l’évident retour des beaux jours, « il y a un effet confinement, c’est clair, analyse Aurélie Erdeven, des Jardins du Nahon, à Heugnes. Enfermés chez eux, les gens, notamment les jeunes, ont pris conscience qu’ils avaient un espace extérieur, parfois même juste un balcon, dont ils pouvaient s’occuper. »
Razzia sur les arbres fruitiers
« Un espace à la fois « esthétique et nourricier », la pépiniériste ayant vendu pléthore de « plantes aromatiques et de potager », et observé « une razzia sur les arbres fruitiers et les petits fruits à culture courte ». « Comme les gens n’ont pas pu partir en vacances, leur pouvoir d’achat s’en est trouvé augmenté », ajoute Jérôme Hurtrel, responsable adjoint de la jardinerie Villaverde, à Déols.
Même phénomène chez Patrick Bertrand, qui relate des ruptures de stock d’arbres fruitiers et d’ornement, que ses fournisseurs habituels en Italie et en Belgique ne sont plus en mesure de fournir. « Et comme un arbre, ça ne se reconstruit pas comme ça… », il faut forcément du temps avant que ceux-ci ne poussent et n’atteignent une taille digne d’être vendables.
Un succès indéniable pour les volailles
Le propriétaire de la SARL éponyme vient même tout juste de commander un semi-remorque entier de terreau ! Et observe également un succès indéniable pour les volailles qu’il vend, qui corrobore le constat d’un engouement plus global pour le retour à la terre.
« Tout ce qui concerne l’aménagement du jardin en général, comme les graviers ou les clôtures, part très bien », confirme d’ailleurs Richard Gautier. Et les produits manufacturés en Asie, comme de simples tuteurs, mettent de plus en plus de temps à arriver : « C’est un phénomène mondial, dû à la pénurie de matières et au fret maritime… Nous devons donc gérer notre approvisionnement plus finement ».
D’autant qu’avec le principe du « confinement dehors » inventé la semaine dernière par le gouvernement, il n’est pas dit que l’engouement pour les jardins s’inverse de sitôt…