En 2020, douze agriculteurs se sont engagés à protéger les chauves-souris. Cette année, les naturalistes de Deux-Sèvres Nature Environnement partent en campagne dans le bocage.
C’est parti ! Après les fermes du Val-de-Sèvre et du Mellois l’an dernier, Deux-Sèvres Nature Environnement (DSNE) se lance à la conquête des bocages bressuirais et gâtinais.
Objectif : recenser les colonies de chauves-souris nichant dans les vieux bâtis (la plupart du temps) et sensibiliser les agriculteurs qui n’en seraient pas encore convaincus que la chauve-souris est un auxiliaire précieux et gratuit pour les cultures et l’élevage.
« Elles régulent les populations d’insectes ravageurs de cultures »
Nicolas Cotrel, le directeur, et son tout nouveau chargé de mission, Alexandre Langlais, 27 ans (après un master en faune et flore puis un passage au Muséum national d’histoire naturelle de Paris), ne manquent ni d’idées ni d’arguments. Tout comme Myriam Mounaim, 26 ans, diplômée (master biodiversité, écologie et évolution) de l’université d’Aix-Marseille, qui vient de décider de faire un service civique à DSNE. Ils seront tous à la manœuvre.
« Il existe vingt-trois espèces de chauves-souris en Deux-Sèvres, toutes très insectivores, expliquent-ils. Elles régulent les populations d’insectes qui nuisent aux cultures. Certaines vont même pouvoir se nourrir des cinq ou six espèces de papillons de nuit (les carpocapses) qui ruinent avec leurs larves les productions de pommes ou de poires. »
Plus fortes que les pesticides
Nicolas Cotrel en est convaincu : les chauves-souris (que ce soit le grand rhinolophe, les pipistrelles et toutes les autres) sont les meilleures auxiliaires que l’agriculteur puisse espérer. Bien plus fortes que les pesticides pour de multiples motifs, mais surtout parce qu’avec ce type d’écosystème ainsi maintenu on travaille dans la subtilité.
Le meilleur exemple que les naturalistes vont mettre en avant dans le bocage : c’est le rôle du bousier (l’insecte) dans l’éclosion de beaux et verts pâturages, les mêmes qui évitent les refus d’animaux, qui enrichissent la terre tout en jouant un rôle sanitaire évident. « Les bousiers constituent le nectar des chauves-souris, notamment quand elles élèvent leurs petits. » Sans bousier, il n’y a pas de chauves-souris, mais l’inverse est vrai.
« On peut se passer de multiples traitements, avoir des pâturages sains et ne plus avoir de refus », affirme Nicolas Cotrel. L’an dernier, sur 54 fermes qui ont réservé un bon accueil aux naturalistes, douze se sont engagées à préserver les chauves-souris. Si vous croisez l’un de ces gentils mammifères volants, Nicolas Cotrel et son équipe espèrent que vous n’hésiterez pas à les contacter.
Contact : Alexandre Langlais, au 06.48.38.42.45 ou alexandre.langlais@dsne.org