À Frontenay-Rohan-Rohan, Charles et Hélène participaient le week-end dernier à l’opération Jardin au naturel. Ils livrent en toute simplicité leurs astuces.
Il est sympa votre jardin. Remarque régulièrement entendue par Hélène Gaudin et Charles Malinauska à Frontenay-Rohan-Rohan. Au point qu’on a parfois du mal à les croire quand ils expliquent qu’ils ne passent pas tout leur temps à y trimer. Le week-end dernier, ils participaient à l’opération Jardin au naturel, organisée par le CPIE (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement) de Coutières."Tout ce qui est dans le jardin, retourne au jardin"Comme douze autres amateurs dans les Deux-Sèvres, ils ont ouvert leur petit paradis vert en refilant, en toute simplicité, astuces et petits conseils. Pour montrer qu’on peut avoir seulement 400 mètres carrés en plein bourg, ne pas être un professionnel (Charles est enseignant, Hélène guide-conférencière), et être inventif, cultiver sainement et s’éviter par là même bien du travail.Faire paraître son jardin plus grand.On pourrait croire que plus un jardin est petit, plus on a intérêt à ouvrir en grand l’espace. Choix inverse, ici : « On a voulu créer de petites surfaces qui permettent de réserver des surprises, des recoins. Si on ouvre tout l’espace, cela peut paraître plus grand mais on voit tout d’un coup. Là, on découvre petit à petit et c’est ce qui donne de la perspective », explique Hélène.Muscler ses plantes naturellement.Un grand principe : surtout ne pas avoir peur de tailler. Parce que ça fortifie. Exemple pour les rosiers : on les taille une fois par an, bien sûr, mais aussi on enlève chaque fleur fanée. En coupant bien en dessous de la fleur. Deuxième petit secret : acheter un gros arbuste parce qu’on est pressé du résultat, n’est pas forcément une bonne solution. Parce qu’il risque de végéter. Tandis qu’un petit modèle sera paradoxalement moins fragile et pourra donner le même résultat au bout de cinq ans si on le plante bien et qu’on le taille suffisamment.Arroser le moins possible.Ça commence au moment de planter : « La taille du trou est importante. Si on le passe à la barre à mine pour décompacter le fond, ça permet aux racines de passer et la plante souffre moins quand il fait chaud », indique Charles. Et quand le trou est profond, la plante profite tout de suite dès qu’il pleut.Faire de ses déchets son meilleur allié.Charles et Hélène ne vont jamais jeter leurs déchets de jardin. Parce qu’ils les réutilisent. Ce qu’ils taillent et l’herbe qu’ils coupent, ils le laissent sécher et le broient en le passant à la tondeuse. Un paillis qui protège du gel mais évite aussi d’avoir à arroser. « La terre n’est jamais à nu et tout ce qui est dans le jardin, retourne au jardin. »S’éviter de désherber.Cela part de la conception même du jardin. A-t-on besoin d’autant d’allées qu’on le croit généralement ? Ici, le choix a été fait d’en tracer le minimum. Pas d’allée… pas d’allée à désherber ! Et avec le paillis au pied des plantes, la mauvaise herbe ne pousse pas.Faire sain…et ne pas se fatiguer. On peut concilier vertu et paresse, c’est la bonne nouvelle. À rebours des stakhanovistes de la bêche et du sécateur, Charles et Hélène veulent passer beaucoup de temps au jardin mais d’abord pour en profiter. Cela passe par le choix des plantes, et un changement de logiciel : « On ne veut pas maîtriser la nature. On met des plantes qui se gèrent toutes seules, qui s’auto-régulent. Pas de pétunias ou de géraniums qui demandent de l’arrosage. On part du principe qu’a priori, la nature peut se débrouiller seule. On l’aide au départ en arrosant, mais si ça ne marche pas, on laisse : à nous de nous adapter. »