Une action concrète de sauvegarde de la nigelle de France, plante messicole en danger d’extinction, est menée par DSNE en Deux-Sèvres avec le concours d’un agriculteur.
La nigelle de France a été découverte par l’Office français de la biodiversité en 2018 dans les Deux-Sèvres où elle a refleuri en 2020 et 2021. | FABRICE CONORT, OFB
Depuis sa découverte dans les Deux-Sèvres, la nigelle de France fait l’objet d’une attention renforcée de la part des botanistes de Deux-Sèvres nature environnement (DSNE), des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB) et d’un propriétaire-exploitant agricole. Ce dernier a décidé d’ajuster ses pratiques dans le coin de la parcelle où se développe la nigelle : le déchaumage est retardé quand la nigelle est présente, et 40 m² ne seront pas moissonnés dans le coin de champ où les rendements sont faibles et où abonde la nigelle cette année (plus de 60 pieds).
La sauvegarde de cette espèce menacée et très localisée est favorisée par la volonté de cet agriculteur, souligne DSNE.
En parallèle, dans le cadre de ses missions, poursuit l’association, le Conservatoire botanique national assurera la conservation ex situ de cette population de nigelle en prélevant quelques graines. Elles seront stockées dans ces conditions optimales (température, hygrométrie), et pourront éventuellement être réintroduites dans d’autres sites.
Victime collatérale de la gestion des adventices
DSNE précise par ailleurs ce qu’il faut comprendre par « messicole » : "" Ce terme désigne les plantes « compagnes des moissons », comme en témoigne leur nom : nielle des blés, chrysanthème des moissons, buglosse des champs, muflier des champs, etc. Le plus souvent peu abondantes, elles ne posent pas de problèmes culturaux contrairement aux adventices. Elles sont cependant des victimes collatérales de la gestion des adventices. Du fait de leur forte raréfaction en France, elles bénéficient d’un « Plan national d’actions » (http://plantesmessicoles.fr)
« "Certaines plantes messicoles sont originaires du Moyen-Orient et d’Europe centrale, et se sont propagées avec les semences il y a entre 5" 000 et 9 000 "ans, lors du développement de l’agriculture dans nos régions. Elles constituent ainsi un patrimoine à la fois naturel et culturel, associé à notre agriculture". »
La nigelle de France (Nigella hispanica) est protégée et classée « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge des plantes menacées de Poitou-Charentes. Depuis 50 ans, elle a été observée une fois en Charente (en 2008, non revue depuis), puis découverte par l’OFB en 2018 dans les Deux-Sèvres où elle a refleuri en 2020 et 2021.
Contact : DSNE, 06 72 11 78 20, 05 49 73 37 36,