Le site fait aujourd’hui office de modèle en matière de préservation du patrimoine naturel. Pour le plus grand plaisir des amateurs d’ornithologie.
Il n’y a pas que les avions qui traversent le ciel de l’aérodrome Niort-Marais-Poitevin. « Quand on sort des hangars pour prendre un bol d’air, on observe les faucons au-dessus de la plaine qui chassent les mulots », témoigne Marie-Claude Brechbi, usagère des lieux et membre de l’association du bassin aéronautique Niortais. « Ils nichent même sous les toits des bâtiments », s’étonne-t-elle. Pour les observer, la municipalité a mis en place un dispositif de longue-vue accompagné d’un panneau explicatif permettant de reconnaître les espèces endémiques de faune et de flore.
« Nous avons mis en place un plan de gestion »
« Depuis que la ville a repris le site en 2007, le dialogue avec les élus a permis d’avancer », indique Nicolas Cotrel, directeur de Deux-Sèvres nature environnement (DSNE), une association de protection de la nature. « Nous avons pu mettre en place un plan de gestion de la biodiversité », explique-t-il. Par ailleurs, des inventaires naturalistes sont régulièrement constitués par la DSNE et le Groupe ornithologique des Deux-Sèvres (Gods), afin d’identifier les différentes espèces présentes sur le site et leur habitat. Ainsi, ce sont près de 266 espèces floristiques qui ont été répertoriées, et 33 espèces d’oiseaux ; parmi lesquelles l’outarde canepetière et la linotte mélodieuse. « Au printemps, nous avons même eu la surprise d’observer de nombreuses cigognes regroupées sur la plaine », relève Marie-Claude Brechbi. « Des conventions ont été passées avec cinq exploitants agricoles cultivant des terres autour de la zone », souligne Alexandra Christin, chargée d’étude auprès du GODS. « Par exemple, chaque année, ils laissent un pourcentage de leur terre en luzerne pour faciliter le nichage des oiseaux », précise-t-elle.
25.000 vols par an
Paradoxalement, les volatiles semblent plutôt bien s’accommoder du vol des avions ; malgré quelque 25.000 mouvements par an et environ 5.000 usagers à l’année. « Globalement, les oiseaux sont habitués », estime Olivier Dupont, responsable de l’aérodrome. « Cette année, partout en France, nous avons observé une légère hausse du péril animal ; pendant les confinements, la nature a vite repris ses droits et les animaux ont dû de nouveau s’adapter à l’activité humaine », explique-t-il. Pour autant, « c’est l’activité du site qui permet de protéger cette biodiversité ; l’accès est fermé, donc pas de chasse, pas de piétinements et pas de pesticides », rappel ce dernier. « Les chouettes effraies et les faucons crécerelles vont continuer de nicher sous les hangars », conclut Alexandra Christin.