Le journaliste et réalisateur poitevin Édouard Bergeon vient de faire paraître un livre intitulé « Cultivons Nous ». Comme sa chaîne, créée en mars 2020.
Réalisateur comblé du film Au nom de la terre, avec Guillaume Canet (plus de 2 millions de spectateurs au cinéma en 2019), journaliste reconnu, créateur de la chaîne sur abonnement CultivonsNous.tv, et patron de plusieurs restaurants, le Poitevin Édouard Bergeon vient de faire paraître un livre intitulé Cultivons Nous : bien manger avec les paysans d’aujourd’hui. Le livre vise à « donner à rencontrer celles et ceux qui nous nourrissent », en utilisant différents types de narration : portraits, infographies, dossiers, entretiens, portfolios, bande dessinée et illustrations.
Comment ce livre a-t-il été conçu ?
Édouard Bergeon : « C’est un livre d’artisans : tout est original. On a fait bosser des illustrateurs et des photographes comme Éric Bouvet, qui est un grand photoreporter, ou Enzo, qui est un dessinateur connu et qui a fait la BD sur Paul François [l’agriculteur charentais qui a gagné son combat judiciaire contre Monsanto]. Il y a le chef d’un de mes restaurants qui a imaginé des recettes originales… Tout a été créé pour ce livre. D’où le fait que ce soit un objet un peu “ ovniesque ” et avec un certain prix, puisqu’il y a eu beaucoup de travail dessus. »
Visuellement, le livre fait penser à la revue XXI…
« Effectivement, mon éditeur, Les Arènes, est la maison-mère de la revue XXI, même si elle ne leur appartient plus. Moi, j’avais collaboré à XXI, il y a dix ans, au moment du documentaire Les Fils de la terre, avec Laurent Beccaria, le patron des Arènes. Et c’est lui qui m’a contacté, il y a un peu moins d’un an, à l’approche de Noël 2020. Il avait suivi la sortie du film Au nom de la terre et la création de la chaîne CultivonsNous.tv. On ne s’était jamais perdus de vue. Il me dit : “ C’est formidable ! J’aimerais faire un livre au format annuel sur ton travail et sur ta chaîne. ” L’idée, c’est d’en faire une collection. On est donc dans le mook et Les Arènes est une très belle maison d’édition qui maîtrise ces multiples formats. »
Le livre s’appuie donc sur la chaîne éponyme…
« Le livre est une traduction sur papier de l’esprit de cette chaîne, créée il y a un an et demi, pendant le premier confinement. Les trois quarts des portraits figurant dans ce livre sont des gens dont je suis le parcours, parce que je les ai croisés sur des documentaires ou des sujets tournés pour la chaîne. Ils font partie du sillon que je creuse depuis toujours, du combat que je mène pour réconcilier les mondes agricole et urbain. On relie le champ à l’assiette comme le montre la couverture qui a été dessinée par ma sœur, Eugénie. Elle a réussi à traduire ça par un dessin. Ce qui n’était pas gagné, parce que ce livre raconte beaucoup de choses. C’est dur de le positionner, d’ailleurs. Mais, pour moi, c’est important de ne pas réfléchir en silo, comme ç’a été fait depuis des décennies, mais vraiment de travailler en reconnexion, en réconciliation du monde agricole jusqu’à l’assiette, sans oublier l’environnement, puisque tout est lié. »
Pourquoi avoir choisi ce découpage en trois parties ?
« La première partie [intitulée Ça se passe en France], c’est la terre. Elle vise à faire redécouvrir le monde paysan, comprendre ses vies, ses contraintes, les envies et les solutions. La deuxième partie, c’est l’assiette [De la Terre à l’assiette], pour comprendre les circuits et les enjeux autour de l’alimentation, découvrir les initiatives et les visages qui les portent. Ce sont aussi de grandes enquêtes signées par des plumes comme Emmanuelle Ducros, de L’Opinion, Jean-Claude Raspiengeas, de La Croix, Jean Pérol, qui est un écrivain qui a eu le prix Mallarmé et qui écrit sur la culture et le festival de Lussas, ou Benoist Simmat, qui est un journaliste des Échos et qui parle de l’assiette du futur. La troisième partie, c’est le cahier pratique [Les quatre saisons, de l’assiette au champ] avec onze recettes originales du chef britannique Daniel Morgan, imaginées à partir de produits de saison. Elles sont accompagnées d’un QR code pour retrouver les vidéos sur la chaîne. »
C’est un objet hybride…
« Il y a de l’info et du divertissement. C’est un bouquin qu’on peut se passer entre parents et enfants : il a des vertus pédagogiques. Il cherche à construire des ponts plutôt qu’à distribuer des bons et des mauvais points, comme certains aiment le faire. Après, il faut des lanceurs d’alerte, mais il ne faut pas créer du ressentiment dans les campagnes et dans les fermes. C’est bien de parler du bien-être animal, par exemple, mais c’est bien aussi de parler du bien-être des humains qui sont là. »
« Cultivons Nous - Bien manger avec les paysans d’aujourd’hui », ouvrage collectif, sous la direction d’Édouard Bergeon (éditions Les Arènes, 326 pages, 29,90 €).
Cultivons Nous, le livre
Edouard Bergeon et Laurent Beccaria, le fondateur des éditions "Les Arènes" nous présentent le livre Cultivons Nous. En précommande dès maintenant ici :