Pour mieux connaître les bivalves d’eau douce, des plongeurs du comité départemental de plongée ont fait un premier relevé des coquillages trouvés au fond du Thouet. L’opération se déroule sous l’égide de Deux-Sèvres Nature Environnement.
Lieu fréquenté par les kayakistes et les pêcheurs, le Thouet est moins coutumier des plongeurs autonomes. Pourtant, mercredi 18 mai dans l’après-midi, Sylvie, Audeline, Nicolas et Jérôme, quatre représentants du comité départemental de plongée des Deux-Sèvres (Codep 79), ont étrenné leurs combinaisons dans la rivière, entre Thouars et Saint-Jean-de-Thouars.
Une plongée inédite, dans le cadre d’une démarche scientifique. Elle répond en réalité à une demande régionale : le Projet mulette Nouvelle-Aquitaine, monté il y a deux ans, financé par le Conseil régional, l’agence de l’eau Adour-Garonne et la Dréal. Ce programme vise à mieux connaître les mulettes, ou moules d’eau douce, des mollusques bivalves s’épanouissant dans les fonds vaseux des rivières.
Des indicateurs de la pollution de l’eau
À l’échelle du département, la mission est pilotée par Deux-Sèvres Nature Environnement (DSNE). « Notre objectif, c’est d’améliorer notre connaissance de la dizaine d’espèces qui vivent localement, car elles sont très peu étudiées, explique Marc Bruneau, chargé de mission entomologie et herpétologie au sein de l’association. Elles sont pourtant de très bons indicateurs de l’état du milieu aquatique. »
Néanmoins, le naturaliste lui-même n’a pas enfilé la tenue d’homme-grenouille : il surveille depuis un canoë les deux binomes de plongeurs. Ceux-ci ont pour mission de ramener les coquilles vides afin de permettre l’identification des espèces, ou de photographier les coquillages vivants. Une tâche que Marc Bruneau ne peut en réalité pas mener seul. « Mon équipement ne me permet pas de voir ce qu’il y a au-delà d’un mètre de profondeur. Or, en amont, le Thouet est profond entre 3 et 6 m. »
D’où l’idée de nouer un partenariat avec le Codep 79, qui dispose des moyens techniques et des ressources humaines. « Nous sommes membres de la Fédération française d’études et de sports sous-marins. Nous ne galvaudons pas le sens du mot “ études ” », précise Jérôme Boileau. D’autant qu’il existe une commission biologie et environnement subaquatique au sein du comité, placée sous la présidence de Sylvie Toulouse (lire par ailleurs), présente pour l’occasion. Ils savent donc faire !