« Jardins familiaux, jardins partagés :
nécessités, arts ou utopies ? »
Par Pierre Donadieu - Professeur de paysage à l’ENSP de Versailles-Marseille
Il existe quatre types de jardins et de jardinage à travers le monde.
Les jardins de la nécessité alimentaire et du travail : du jardinage ouvrier urbain au jardinage rural , de l’horticulture raffinée des potagers ouvriers à la fin du XIXe siècle à l’autoconsommation nécessaire des plus modestes d’aujourd’hui.
Ceux de la nécessité des loisirs : des familles ouvrières pendant le temps libre du dimanche (nord et centre Europe) ; de la convivialité et des plaisirs de l’échange (plantes, savoir-faire) ; des jardins spécialisés (jeux d’enfants et d’adolescents).
Les jardins des utopies urbaines et des régulations sociétales : de la propriété autarcique où la famille fait tout (bricolage, jardinage, etc.) ; des jardins scolaires ; des community gardens initiés à New-York par Liz Christie (les guérillas vertes comme contre-pouvoir urbain) ; des jardins d’insertion pour socialiser les exclus de la vie et de la ville (réfugiés, chômeurs, handicapés) ; des jardins partagés éphémères.
Ceux des arts contemporains du jardinage : par la revalorisation symbolique du jardin ; par la réévaluation esthétique des mauvaises herbes et du jardinage biologique ; par la gestion différenciée des espaces publics et des interstices urbains (pocket gardens).