« Le jardin en mouvement »
Par Gilles CLÉMENT - Ingénieur horticole, paysagiste, écrivain, jardinier, enseignant à l’ Ecole Nationale Supérieure du Paysage à Versailles
En dehors de son activité de créateur de parcs, jardins, espaces publics et privés, il poursuit des travaux théoriques et pratiques à partir de trois axes de recherche :
Le jardin Planétaire, projet politique d’écologie humaniste,
Le Tiers-Paysage, concerne l’ensemble des espaces délaissés ou non exploités considérés par lui comme les principaux territoires d’accueil à la diversité biologique.
Le Jardin en Mouvement, concept issu d’une pratique sur son propre jardin dans la Creuse, appliqué à l’espace public en France et à l’étranger dés 1983. La première application à l’espace public est en 1986 pour le Parc André Citroën inauguré en 1999.
Le Jardin en Mouvement s’inspire de la friche : espace de vie laissé au libre développement des espèces qui s’y installent.
Dans ce genre d’espace les énergies en présence (croissances, luttes, déplacements, échanges) ne rencontrent pas les obstacles ordinairement dressés pour contraindre la nature à la géométrie, à la propreté ou à toute autre principe culturel privilégiant l’aspect. Elles rencontrent le jardinier qui tente de les infléchir pour les tourner à son meilleur usage sans en altérer la richesse. « Faire le plus possible avec, le moins possible contre » résume la position du jardinier du Jardin en Mouvement.
Ce mode de gestion, donc de conception, élaboré à partir du jardin de la Vallée, puis théorisé et élargi à tous les espaces et toutes les échelles, s’est exporté dans les villes en France, mais aussi à l’étranger, parfois en se référant au terme générique de « gestion différenciée », parfois en se référant au terme spécifique de « Jardin en Mouvement » décrit pour la première fois en 1984 dans un article paru sous le titre « La friche apprivoisée » puis en 1991 sous son titre définitif aux éditions Sens et Tonka.