Comment va se dérouler le déconfinement ? Dans son intervention télévisée lundi 13 avril, Emmanuel Macron a donné un cadre, quelques élements d’informations qui ont ensuite été précisées, cette semaine, par ses ministres.
Tout d’abord, la date du 11 mai est un objectif, pas une certitude. Elle est conditionnée par la désaturation des services hospitaliers, la diminution des cas de contaminations et la capacité future à fournir, pour tous, du matériel (masques et gel hydro-alcoolique). La mise en place d’ "un système de surveillance épidémiologique" comme l’application Stop Covid, est également évoquée.
Le chef de l’Etat a indiqué que le gouvernement fournirait un plan détaillé du déconfinement dans "les quinze jours". Les informations fournies ci-après sont donc susceptibles d’évoluer.
Sortir sans attestation de déplacement : il n’y aura, à priori, plus de contrôles concernant la raison de vos déplacements ou la distance depuis le domicile. Toutefois, il faudra continuer d’appliquer les gestes barrières. MAIS les personnes présentant des symptômes auront désormais la possibilité de se faire tester et pourront donc être placés en quarantaine. Bémol également pour les populations âgées et les malades chroniques, soit 18 millions de personnes qui devront rester confinées. Enfin, les déplacements devront sans doute se faire avec un masque dit "grand public" dont les communes assureront la distribution. Ils pourraient être rendus obligatoire dans les transports en commun.
Aller à l’école : c’est la grande annonce de ce 13 avril, les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront "progressivement" le 11 mai. Les détails restent flous, même si Jean-Michel Blanquer a depuis évoqué des classes "par petits groupes" et des "aménagements" possibles comme le port du masque, la distance entre élèves dans les classes, ou le maintien de la fermeture des cantines.
Retourner travailler : oui pour l’industrie, le commerce (vêtement, ameublement, bricolage) et les services (coiffeurs, fleuristes, librairies, agence immobilières) MAIS les entreprises doivent s’organiser pour respecter des mesures sanitaires strictes. Certains secteurs ont déjà évoqué une reprise progressive avec maintien d’une part de télétravail.
Partir en vacances en France : à priori oui puisque les déplacements sont à nouveau autorisés. MAIS, les établissements accueillant du publics (hôtels, bars, restaurants) restent fermés. Quant aux transports (trains, avions) on ne sait pas encore dans quelle mesure le service va revenir à la normale. Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, défend l’idée d’un port du masque obligatoire pour tous les passagers d’un train.
Se retrouver pour une soirée entre amis : ce cas de figure n’a pas été évoqué, ni par Emmanuel Macron, ni par un membre du gouvernement. Si cela se fait dans le cadre privé, entre personnes ne présentant pas de symptômes et en respectant les gestes barrières, il semble qu’une réunion entre amis sera possible.
Aller au restaurant, dans un bar, au cinéma, au théâtre, au musée… Les lieux accueillant du public restent fermés "jusqu’à nouvel ordre" a indiqué Emmanuel Macron, car se sont des endroits de "forte promiscuité" a précisé son ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.
Rendre visite à ses parents ou grands-parents. Cela va dépendre de leur âge. Les personnes de plus de 65 ans, considérées comme "âgées" et donc à risque pourraient rester confinées plus longtemps, selon les récentes déclarations de Jean-François Delfraissy, qui pilote le Conseil scientifique.
Retourner à la fac et passer ses examens pour les étudiants. L’enseignement supérieur ne reprendra pas avant l’été. Chaque école ou université s’organise pour boucler l’année en cours. Certaines organisent des évaluations (écrits ou oraux) à distance par webcam, d’autres des sélections sur dossiers… Seuls les examens en médecine et les concours de l’enseignement se tiendront en présentiel, mais ils ont été décalés fin juin ou mi juillet.
Participer à un festival. Aucun rassemblement majeur ne se tiendra avant mi-juillet a annoncé le président de la République. Les plus importants festivals de France sont d’ailleurs déjà annulés : Les Vieilles Charrues, Solidays, le Hellfest, les Francofolies… MAIS le ministre de la Culture, Franck Riester a assuré ce jeudi 16 avril que certains "petits festivals" pourraient se tenir "à partir du 11 mai". Il n’a cependant pas précisé quelle jauge de spectateurs serait concernée.
Partir en vacances à l’étranger. De nombreux pays ont fermé leurs frontières et interdisent l’entrée des Européens et des Français. C’est le cas Etats-Unis mais également de la Chine, de la Thaïlande, de l’Australie, de la Russie, du Canada, de l’Espagne, du Maroc… La liste est longue.
Aller à la salle de sport, à la piscine. Là aussi, le sujet n’a pas été évoqué mais comme il s’agit de lieux accueillant du public et de forte promiscuité, il y a de grandes chances pour qu’ils ne rouvrent pas le 11 mai prochain.
Aller voter. Emmanuel Macron n’a rien dit, lundi, concernant le second tour des élections municpales. Selon les dernières informations à ce sujet, l’éxécutif attend un rapport du Conseil scientifique et prendra une décision le 23 mai quant à sa tenue, et à quelle date.