Le 11 mai, le port du masque sera obligatoire dans les cabinets médicaux thouarsais. Après dépistage, un isolement des cas positifs serait mis en place dans un lieu dédié.
Au 11 mai, les choses vont changer dans les cabinets médicaux du territoire.
Le port du masque y sera obligatoire.
Si le patient ne porte pas de masque, il devra repasser une autre fois », souligne le docteur Serge Durivault, qui pratique au pôle santé. Ce dernier, précisons-le, ne distribuera pas de masques.
Le lavage des mains ? Également obligatoire.
Les maisons de santé de Thouars, Mauzé-Thouarsais, Saint-Varent, Argenton-L’Eglise et Saint-Loup-Lamairé seront chacune équipées de totems de distribution de gel. <
Il faudra se désinfecter les mains à l’entrée et à la sortie du cabinet.
30 minutes par RDV
En outre, le nombre de places assises sera limité dans les salles d’attente. On ne pourra pas déplacer les chaises, il y aura des marquages au sol. Attention, la durée des rendez-vous sera chronométrée : pas plus de trente minutes. Nous devrons désinfecter le cabinet, le matériel ou encore le lecteur de carte après le passage de chaque patient », justifie le médecin. La salle d’attente, elle, le sera entièrement deux fois par jour. Par conséquent, il y aura beaucoup moins de rendez-vous », qu’en temps normal.
Ceux-ci se prendront uniquement par téléphone. Les patients ne devront pas arriver trop en avance, pour ne pas surcharger la salle d’attente, précise le docteur Thierry Charpentier (Mauzé-Thouarsais). Ni arriver en retard, pour ne pas désorganiser les rendez-vous. Les patients devront arriver seuls, et les enfants ou seniors dépendants n’être accompagnés que d’une seule personne.
Renoncement aux soins
Toutes ces mesures ont un but : rassurer. Depuis trois jours, je vois des gens stressés en consultations »,insiste Thierry Charpentier. Les médecins revoient des patients qui n’ont pas osé aller consulter, par peur d’être contaminé ou pour ne pas déranger. Nous rencontrons des cas de diabète aggravé, témoigne Serge Durivault. Des gens qui ne sont pas allés marcher durant le confinement, tout en mangeant beaucoup, qui ont pris du poids.
Un lieu de quarantaine
Dès le 11 mai, il incombera également aux médecins de dépister les patients présentant des symptômes de Covid-19. Pour chaque cas positif, ils devront tester les contacts, notamment familiaux. Si ces derniers n’ont pas été contaminés, comment isoler le cas positif ? Nous savons que les cas positifs contamineront leur famille. Il faudra donc les isoler, s’ils l’acceptent, dans des structures de type hôtel ou studio. Cela ne posera aucun problème, étant donné le peu de nombre de cas sur le territoire. La problématique a été anticipée par la communauté de santé et par la communauté de commune : un lieu d’hébergement est déjà identifié pour les accueillir.
15 consultations
Depuis deux à trois semaines, les patients sont de retour dans les cabinets médicaux du Thouarsais, constate le docteur Charpentier. Alors qu’au début du confinement, le nombre de consultations présentielles était tombé à cinq par jour (contre une trentaine habituellement), elles sont remontées à une quinzaine ces derniers jours.
Quel avenir pour l’hôpital ?
Le site de l’hôpital de Thouars accueille aujourd’hui un « centre de soins non programmés » (CSNP) qui a remplacé son service d’urgences, centralisées à Faye-l’Abbesse. Le CSNP étant inactif depuis le 16 mars, les cabinets médicaux du territoire ont pris le relais en assurant eux-mêmes les soins non programmés, bien que la petite accidentologie liée à la route et au travail ait naturellement baissé durant le confinement. Les médecins généralistes réalisent donc eux-mêmes les points de suture si nécessaire. Ce qui peut poser la question de l’utilité du CSNP sur le site de l’hôpital. L’avenir du CSNP va être discuté, anticipent les médecins thouarsais. Certaines pratiques du confinement vont rester.