J’ai voulu voir la mer et on a vu ta mère, comme toujours. Ainsi pourraient être réécrites les paroles de la chanson Vesoul, interprétée par Jacques Brel, telles qu’elles pourraient figurer dans une altercation conjugale au sein d’un couple thouarsais excédé d’être confiné. Après l’espoir suscité par la date du 11 mai, la limite des déplacements autorisés a anéanti les velléités de réjouissances balnéaires (bien que l’accès aux plages demeure interdit). En effet, à quelques kilomètres près, la règle des cent kilomètres définie pour le début de déconfinement prive les habitants de Thouars de la joie des vagues océaniques pour ne laisser que l’amertume du vague à l’âme.
Le sud-ouest privilégié
Les plus chanceux se trouvent du côté de Sainte-Gemme, Luché ou Coulonges-Thouarsais, car depuis chez eux, ils peuvent atteindre de justesse la baie de l’anse de l’Aiguillon, et à défaut d’y plonger, peuvent admirer quelques bribes d’Atlantique. Ainsi, le couple de Thouarsais de la chanson pourra faire contre mauvaise fortune bon cœur en rencontrant la belle-mère, pourvu qu’elle habite, par exemple, le Médoc ! Pourquoi ? Cette région se trouve à moins de deux cents kilomètres de Thouars. Il suffit donc que chacune des deux parties fasse une petite centaine de kilomètres pour trouver une aire de pique-nique sur laquelle la famille réunie pourra faire sauter les bouchons thouarsais ou bordelais et trinquer à plus d’un mètre de distance. Si tant est que la couleur donnée aux départements sur la nouvelle carte de France ne tourne pas au rouge…