Même s’ils ignorent quel sera le comportement des clients, les commerçants du centre-ville de Thouars ont hâte de rouvrir leurs magasins. En adoptant les bons gestes sanitaires.
C’était samedi matin. Un samedi de confinement ordinaire dans la rue Porte-de-Paris. Des files d’attente se sont formées devant les boulangeries et la pharmacie : chacun attend son tour patiemment. Les autres commerces autorisés à ouvrir – comme le tabac-presse Le Brazza ou l’épicerie fine Au plaisir des mets – servent leur clientèle dans une ambiance qui n’est certes pas monacale, mais n’est pas non plus encline à des débordements de joie. On a de la retenue et on va à l’essentiel.
Au rayon des mauvais souvenirs
A partir de ce lundi 11, et plus encore du mardi 12 mai, ces commerçants ne seront plus « seuls ». D’autres vont relayer au rayon des mauvais souvenirs le confinement imposé depuis quasiment deux mois. Des commerces qui ne sont pas ouverts habituellement le lundi franchissent le pas dès ce lundi 11 mai. C’est le cas du chausseur Celerain et du magasin de vêtements Juliette. Les salons de coiffure Force 3 et X.Ele dans la rue Porte-de-Paris et le coiffeur-barbier Max men coiffure, rue de La Trémoille, ont déjà pas mal de rendez-vous de noircis dans leur agenda. Ils rouvrent aussi ce lundi. Des petits bouts de papier ont été scotchés sur les vitrines, annonçant le jour de réouverture, les mesures de précaution sanitaire à observer pour les futurs clients et les possibilités de réserver un rendez-vous en ligne.
Donner envie aux gens de venir
On s’arrête devant la librairie Brin de lecture. On aperçoit Chantal Palluault et Laurence Gastecelle, les deux libraires. Elles viennent gentiment discuter un petit moment. Elles ont hâte de mettre du cœur à l’ouvrage. Notre réouverture interviendra mardi. On se prépare en fait depuis trois semaines à ce déconfinement. Nous modifions nos horaires en proposant des journées continues, du mardi au vendredi de 9 à 18 heures et le samedi, de 9 à 16 heures. Nous avons eu pas mal de commandes sur Internet. Cette prise de conscience de nos clients, cette solidarité nous encouragent. C’est un soulagement de reprendre, on avait envie de repartir. Pour ouvrir, il faut de l’énergie. On se doit aussi de donner envie aux gens de venir. Les premières nouveautés arriveront en rayons le 28 mai, soulignent-elles.
Là aussi, les amoureux de livre devront rentrer dans la librairie avec un masque, se nettoyer les mains avec du gel hydroalcoolique et respecter un sens de circulation. Il faut que le déconfinement fonctionne, il en va aussi de la pérennité de notre commerce. A chacun d’apporter sa pierre. Nous avons installé une vitre en plexiglas au niveau de la caisse. Maintenant, on est tous dans l’inconnue la plus totale. Quel sera le comportement des clients ?, s’interrogent Chantal Palluault et Laurence Gastecelle, qui conseilleront leurs clients à distance et en portant un masque ou une visière.
Garder le moral
Pauline Damiens, du magasin Au temps des fleurs rue Camille-Pelletan, ne dit pas autre chose. C’est un soulagement de rouvrir à partir de mardi. Nous avons lancé un drive à partir du lundi 4 mai. Nous faisons aussi des livraisons à domicile. Des communes nous ont également commandé des gerbes pour le 8-Mai. Il faut garder le moral. Nous comptons sur les clients : c’est leur présence en magasin qui nous sauvera. Le 1er dimanche de juin, il ne faudra pas se louper avec la Fête des mères, rendez-vous incontournable pour nous. Plexiglas à la caisse, gants, gel hydroalcoolique, masque feront également partie de son quotidien. Elle va mettre à profit son lundi « de repos » pour tracer les marquages au sol de son magasin…