L’hôpital de Faye-l’Abbesse sort prudemment de son statut de forteresse assiégée par le coronavirus. « Nous avons repris les consultations programmées à Faye-l’Abbesse, Thouars et Parthenay, rouvert une salle d’opération au bloc et le service de chirurgie ambulatoire », explique Pierrick Dieumegard. « La semaine prochaine, nous devrions être revenus à un fonctionnement presque normal. »
Le directeur du CHNDS sort avec ses équipes de deux mois sous tension. « L’hôpital a été pas mal bouleversé. Nous avons procédé à 700 prélèvements. Plusieurs dizaines ont été positifs. Mais pour l’essentiel, les malades ont guéri à leur domicile. Nous avons eu moins de 10 hospitalisations et 3 ou 4 transferts vers les réanimations de Niort. Le volume de patients positifs au Covid-19 diminue. Il y a deux mois, 10 % des tests aux urgences étaient positifs. Maintenant, ce sont 4 à 5 %. »
Même s’il n’a pas été confronté à la vague épidémique que tout le monde redoutait, le CHNDS s’y était préparé. « Nous ne revenons pas à la situation antérieure parce que le coronavirus circule encore. Il reste nécessaire de garder une organisation capable de prendre en charge les malades du Covid-19. »
Encore prêts à combattre une épidémie
Si les consultations et les opérations ont pu reprendre prudemment, les urgences conservent donc deux circuits d’admission parallèles pour les malades présentant des symptômes de Covid-19 et les autres. Les centres de soins non programmés de Thouars et Parthenay restent fermés au moins jusqu’à la fin mai. « Nous avons besoin de ce personnel », justifie Pierrick Dieumegard. « Mais les Thouarsais et les Parthenaisiens peuvent se tourner vers les médecins de ville ou venir à Faye-l’Abbesse. » Le directeur du CHNDS rassure : cette organisation n’a pas vocation à devenir permanente. L’unité de médecine dédiée au Covid est fermée mais son personnel est dédié à une unité de médecine polyvalente à orientation infectiologie. Comprenez par là qu’il ne s’agit pas d’une unité d’infectiologie au sens strict du terme mais d’un service dont le personnel est formé, équipé et prêt à prendre en charge les malades du Covid-19 ou de toute autre maladie infectieuse. « Quinze agents sont formés et quinze lits sont identifiés pour cette prise en charge. »
Voilà donc le CHNDS doté d’un nouveau service et peut-être même d’une légitimité locale. « Nous étions déjà dans une dynamique de progression fin 2019-début 2020 », affirme Pierrick Dieumegard. « L’hôpital était en train de trouver sa place dans le territoire. Depuis deux semaines, le nombre de passages aux urgences a retrouvé le même niveau qu’avant le confinement. »