Les salons de coiffure de Thouars ont été pris d’assaut dès lundi 11 mai. Pour absorber la demande des clients déconfinés, ils ont élargi leurs horaires.
Elles sont soulagées, Maryse et Danielle. Ces fidèles du salon de coiffure My Real, désormais installé sur la place Lavault, l’ont attendu, ce fameux rendez-vous pour couper leurs mèches devenues trop longues. Dès qu’ils sont un peu longs, je pique ma crise ! sourit Danielle. Ma fille a essayé de me couper un peu les pattes. Mais je me rends compte qu’en fait, on n’aurait pas dû ! Maryse, qui pour conserver une coupe très courte prend rendez-vous chaque mois, avait vu son rendez-vous de mars annulé… J’avais hâte !
Horaires élargis
Depuis lundi 11 mai, c’est le rush dans les salons thouarsais. « Nous sommes surbookées pour les deux semaines à venir », dit Armelle Baudin, la gérante, qui travaille avec sa fille Léa. Les deux coiffeuses devaient accueillir vingt à trente clientes ce mardi. Pour absorber l’importante demande, le salon a élargi son amplitude horaire, de 8 h 30 à 19 heures, sans interruption.
« Cela nous manquait de voir du monde »
De l’autre côté de la place, le salon Studio David a lui aussi élargi ses horaires, de 8 heures jusqu’à 20 h 30, toute la semaine, y compris le lundi, habituellement chômé. Une situation que le salon n’avait jamais connue en dehors de Noël. Nous avons commencé à reprendre les rendez-vous dès l’annonce de la date du déconfinement, le 13 avril, dit Emmanuelle Neau, la patronne. Nous n’arrêtons pas. Quand on a l’habitude de voir du monde tout le temps, cela manque ! Ici aussi, sauf annulation, impossible de trouver un créneau cette semaine.
Sécurité sanitaire
Une rentrée sur les chapeaux de roues certes, mais dans des conditions de sécurité sanitaire inédites. Le port du masque est obligatoire (quitte à embuer ses lunettes), tout comme la désinfection des mains à l’entrée des salons. Chaque siège est désinfecté après passage des clients. Le matériel de coiffure, quant à lui, passe systématiquement dans un stérilisateur. Dans son salon Emmanuelle Neau a même installé des parois paravirus entre les bacs shampoing.
Deux mois loupés
L’amplitude élargie des horaires permettra d’absorber rapidement les besoins de la clientèle, estime Armelle. Mais après, est-ce que les gens vont reprendre leurs habitudes ? s’interroge-t-elle, alors que le salon a manqué deux mois d’activité. En mars et en avril, les gens viennent plus souvent chez le coiffeur, avec le beau temps. Nous avons également loupé les mariages. Mais les clients nous ont soutenus. On imagine mal Maryse et Danielle laisser leurs cheveux se rebeller encore huit semaines de plus.