Le gérant de Ciné Thouars Christophe Sallio estime que l’offre en films sera très pauvre cet été. Elle ne devrait pas susciter l’envie des cinéphiles de se « confiner » dans la salle thouarsaise…
En ce temps-là, le cinéma Le Familia programmait « De Gaulle » avec Lambert Wilson, Isabelle Carré et Olivier Gourmet ; « Un divan à Tunis » avec Golshifteh Farahani et « Papi Sitter » avec Olivier Marchal et Gérard Lanvin. C’était il y a deux mois. Une éternité. Depuis, les projecteurs se sont tus. Les cinéphiles n’ont plus accès aux salles obscures. Silence, ça ne tourne plus !
Les salariés en chômage partiel
Tous ces films sont sortis en VOD (N.D.L.R. : vidéo à la demande), d’autres sont directement sortis sur des plateformes. Nous avons effectivement fermé le 15 mars. C’est vraiment une période particulière. Nos trois salariés, soit 1,60 équivalent temps plein – l’un travaille 24 heures par semaine ; un second 20 heures et le troisième 12 heures – ont été placés en chômage partiel. Nous avons bénéficié d’aides apportées par l’État et la Région. On a fait une autre demande de prêt garanti par l’État : on pourrait obtenir jusqu’à 25 % du chiffre d’affaires de l’année 2019. On a quelques factures distributeurs à régler, détaille Christophe Sallio, gérant de Ciné Thouars.
Il ajoute qu’au niveau des cinémas, à l’échelon national, un groupe de travail s’est mis en place. Les « gros » cinémas ne sont visiblement pas pressés de rouvrir, car ils ont compris qu’il n’y aurait personne cet été dans les salles. Cela tient de l’offre cinématographique : les films susceptibles d’attirer du public ont été reportés en fin d’année voire à l’année prochaine comme le James Bond, Kaamelott ou le nouvel épisode de Fast & Furious. Déjà que l’année 2021 promettait d’être surchargée ! Là, il va falloir trouver des créneaux pour tout le monde… Et puis, si c’est pour passer des films déjà accessibles sur les plateformes, je ne vois pas l’intérêt. On peut aussi se demander si les gens auront envie de se confiner dans une salle pour voir un film.
Les petits cinémas, au contraire, voudraient rouvrir le plus tôt possible. « En ce qui me concerne, je ne suis pas vraiment favorable à la réouverture du Familia cet été. Je suis pour attendre la rentrée de septembre en respectant les règles sanitaires et avec une offre de films qui tienne la route .
Pire début d’année
Si elles sont contraignantes à mettre en place – et un peu coûteuses aussi avec l’achat de gel hydroalcoolique, de masques et un aménagement en plexiglas à la caisse -, ces règles ne seraient pas insurmontables pour une structure telle que le Familia, selon Christophe Sallio. Il faudrait aussi condamner un rang sur deux dans la salle mais cela ne serait pas très lourd. Paradoxalement, si on devait rouvrir en juillet, cela risquerait de nous coûter de l’argent.
En tout cas, à moins d’un très hypothétique miracle, l’année 2020 sera classée « annus horribilis » pour le Familia. Le premier trimestre avait donné le ton en attirant relativement peu de public. Depuis que je suis là, en 2008, c’était tout bonnement le pire début d’année. C’était nul pour nous.