Ce n’est pas exactement ce qu’ils avaient imaginé. Les randonneurs Jean-Pierre et Danielle Pacault, habitants d’Adilly, à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Parthenay, devaient prendre la route de Saint-Jacques-de-Compostelle aux alentours du 10 mars dernier. « On devait parcourir 800 km en partant d’Hendaye et en passant par le chemin du nord », explique Jean-Pierre Pacault, qui rappelle que le couple avait déjà rejoint la cité espagnole en 2018 depuis la Gâtine le temps d’un périple de 1.500 km.
La pandémie de coronavirus Covid-19 qui a suivi les a donc obligés à revoir leurs plans. « Nous avons continué à marcher autour de chez nous pour nous maintenir en forme. » Et ce jusqu’au lancement du déconfinement le 11 mai dernier. « Le gouvernement a dit qu’on ne pouvait pas aller à plus de 100 km de chez soi, une zone qui comprend tout le département. »
Seize étapes du nord au sud
De quoi permettre à Danielle et Jean-Pierre Pacault, âgés de 69 ans et 71 ans, qui aiment « marcher, rencontrer des gens et découvrir des paysages », d’envisager une sortie au long cours. « Comme on a l’habitude de faire des randonnées en itinérance, on a décidé de faire le tour des Deux-Sèvres. » Un parcours d’environ 480 km a ensuite été défini, divisé en seize étapes (1), passant par le nord puis le sud du département.
Les deux marcheurs d’Adilly ont pris le départ le 12 mai et ont terminé leur « périple » hier à Parthenay, après avoir parcouru environ 30 km par jour et dormi dans des gîtes, chambres d’hôte ou hôtel. « Les gens nous ont reçus à bras ouverts en nous disant qu’on était du pain béni car ils n’avaient plus de réservations », raconte Jean-Pierre Pacault, qui précise que sa femme et lui ont « respecté les distances (physiques) » avec leurs hôtes dans la mesure du possible.
Le couple de Gâtinais, qui a emprunté « des petits sentiers » en priorité, n’a croisé « pratiquement personne » au début de son voyage, alors que le temps était frisquet. « On a rencontré un peu plus de monde par la suite, précise Jean-Pierre Pacault. Les gens étaient surpris par ce tour des Deux-Sèvres mais on n’a pas l’impression d’avoir fait quelque chose d’extraordinaire ».
Des belles rencontres et des découvertes
De leur randonnée, les randonneurs retiennent avant tout des « belles rencontres », comme Huguette, 83 ans, à Chizé, qui leur a raconté comment 53 pièces d’or ont été découvertes sous son café en 1945 (NR du 24 janvier), ou « Véro », à Thénezay, qui les a reçus « avec son accordéon ».
S’ils apprécient discuter avec les personnes qui les accueillent, Jean-Pierre et Danielle aiment aussi découvrir des paysages forcément différents des montagnes qu’ils aiment arpenter, notamment dans les Pyrénées. « On a été surpris par le nombre d’hectares de céréales cultivés en Deux-Sèvres », expliquent les deux randonneurs, habitués aux petites parcelles près de chez eux. Ils retiennent également les bords de la Sèvre niortaise, comme entre Niort et Champdeniers, ou des maisons rénovées au cachet « extraordinaire ».
Au final, les deux randonneurs gâtinais ne sont pas déçus de leur voyage, « bien au contraire ». Et ajoutent, dans un sourire, avoir « découvert que notre département n’était pas si mal que ça ».
(1) Moncoutant, La Pommeraie-sur-Sèvre, Nueil-les-Aubiers, Saint-Maurice-la-Fougereuse, Thouars, Airvault, Thénezay, Ménigoute, La Mothe-Saint-Héray, Caunay, Chef-Boutonne, Chizé, Frontenay-Rohan-Rohan, Niort, Champdeniers, Parthenay.