La crise sanitaire a dopé l’activité des Jardins de la Tourette, à Mauzé-Thouarsais. Les maraîchers voient venir de nouveaux clients, même depuis le début du déconfinement, le 18 mai.
Panier à la main, Éliane et Yves font la queue patiemment parmi des dizaines d’autres, ce jeudi matin, aux Jardins de la Tourette. Venus en voisins chercher des légumes depuis Le Puy-Notre-Dame (Maine-et-Loire), ils font partie des nouveaux clients des maraîchers de Mauzé-Thouarsais. Nous avons évité les supermarchés, car personne ne respectait le confinement », explique Éliane. En plus, ici, ils ont du frais et du local », et on apprend à vivre au rythme de la saison. Je pense que nous garderons cette habitude.
« Des gens qui n’avaient jamais sauté le pas »
La vente directe n’a jamais aussi bien marché que ces dernières semaines. Il y a des gens qu’on n’a jamais vus en dix ans, qui n’avaient jamais sauté le pas », dit Nicolas Chansault, gérant des Jardins avec son épouse Fanny. Des clients vont rester. Ils ne partiront pas comme ça. Les gens ont goûté au bon, et à pas cher. Sur 6 hectares de plein champ et un demi-hectare de serres, le couple, qui entame sa onzième année de maraîchage, fait pousser une quarantaine de fruits et légumes au fil des quatre saisons. Pendant le confinement, nous sommes montés jusqu’à 200 clients en une journée. Dès l’annonce du confinement, ça a été la ruée pour faire des stocks. Après, c’était devenu une sortie. Les clients étaient prêts à attendre une heure pour passer. Ajoutez à cela le fait que beaucoup de gens ont redécouvert la cuisine durant le confinement. Ils ont redécouvert des légumes qui ont du goût.
Ventes multipliées par deux
Une ruée qui a fait pression sur les stocks. Les plus demandés ? Les pommes de terre, les carottes, les oignons, les choux rouges… Au lieu d’écouler les céleris-raves sur quatre mois, on l’a fait en deux mois et demi. Nous avons davantage replanté. Résultat : des ventes et un chiffre d’affaires multipliés par deux en deux mois.
Tendance depuis « trois ou quatre ans »
Et cela continue, depuis le 18 mai et la première étape du déconfinement. Même la fraise, par rapport à l’an dernier, représente un bon tiers de plus. Ce n’est pourtant pas nouveau. La vente directe chez le producteur est en vogue, depuis trois ou quatre ans », note le maraîcher. Surtout depuis l’année dernière. D’habitude, nous avons toujours un creux entre la période des fraises et celle des tomates. L’an dernier, non. La crise sanitaire aura mis encore un bon coup d’accélérateur.
Le magasin va doubler sa surface
Face à ce phénomène, le couple va doubler la surface de son magasin d’ici la fin de l’année. Nous avons eu l’idée l’année dernière, en voyant l’affluence que nous avons eue. De 57 m² actuellement, le magasin, qui a seulement cinq ans, passera à 110 m2. Nous allons tout faire nous-même.